Réaliser un diagnostic des producteurs de noix de cajou au Mozambique pour identifier les facteurs d'adoption de pratiques innovantes
Un appui au secteur de l'anacarde du Mozambique
ACAMOZ est un projet porté par Nitidæ (voir le projet) et financé par l'AFD. Ce projet pilote vise à renforcer la gouvernance et la transparence du secteur du cajou dirigé par l'Institut des Amandes (IAM) et la chaîne de valeur de la noix de cajou dans son ensemble afin d’accroître le revenu des petits producteurs tout en préservant les ressources naturelles par l'adoption de pratiques agroécologiques durables. Le diagnostic réalisé concerne notamment les activités de soutien des producteurs d'anacarde à proximité du Parc national de Gilé (PNAG) dans la province de Zambézie.
Le Mont Gilé
Comprendre la situation et appréhender la diversité
L'objectif du diagnostic est de capter les dynamiques territoriales influençant le développement agricole aux alentours du PNAG, ainsi que de détailler les différentes stratégies de production des producteurs, notamment liées à l'anacardier. Des données ont été recueillies auprès de 315 producteurs dans les 8 communautés concernées par le projet ACAMOZ, afin de construire une typologie de producteurs.
Six types de producteurs ont été identifiés, dont trois très orientés sur la production de noix de cajou, bien qu'avec des stratégies et situations différentes (4.Héritier cajou, 5.Entrepreneur cajou et 6.Mimétisme cajou). Deux autres types sont plus orientés sur l'agriculture vivrière, avec plus ou moins d'accès au foncier (1.Vivrier sans foncier et 2.Vivrier diversifié). Et enfin un dernier type s'est spécialisé dans la production de sésame, culture annuelle plus intensive dont le prix sur le marché est actuellement très attractif (3.Opportuniste marché sésame).
Schéma récapitulatif des profils d'agriculteurs dans la région. Les flèches et cadres en bleu représentent l'influence possible de certaines mesures d'accompagnement mises en place par le projet ACAMOZ
Evaluer les impacts, la pertinence des mesures d'accompagnement et proposer de nouvelles activités
Le facteur d'adoption, ainsi que l'impact sur la déforestation et la situation économique de chaque mesure d'accompagnement ont été évalués, pour chaque type de producteurs décrits lors du diagnostic. Cela a permis d'identifier les mesures les plus pertinentes pour chacun des types, et aussi de proposer de nouvelles activités pour mieux équilibrer le panel de mesures proposées.
Il est notamment ressorti que la distribution de plants d'anacardiers pour certains producteurs avec un faible accès au foncier pouvait augmenter le risque de déforestation. Afin d'atténuer ce risque, de nouvelles mesures d'accompagnement orientées sur la co-construction de systèmes agroforestiers anacardier/cultures, ainsi que sur la réhabilitation d'anciens vergers d'anacardiers par la taille, ont été proposées. La transition vers l'agriculture biologique s'est aussi révélée intéressante pour certains producteurs n'ayant pas accès aux intrants pour la production de noix de cajou, un ensemble de mesures d'accompagnement dédiées a donc aussi été réfléchi.
