

Le guide sur la réhabilitation et la replantation des Vieilles Cacaoyères est disponible !
En Côte d’Ivoire, le vieillissement des cacaoyères reste une préoccupation majeure pour les acteurs de la filière. Poussant certains producteurs à abandonner, reconvertir leurs plantations ou défricher de nouvelles terres.
Cette situation contribue à la déforestation, la cacaoculture étant responsable de la majeure partie de la perte de couvert forestier, y compris dans les aires protégées.
Pour remédier en partie à ces problématiques,la réhabilitation des plantations vieillissantes est réalisée dans un double objectif : améliorer les revenus des cacaoculteurs et réduire la déforestation en évitant le défrichement de nouvelles terres.
Cet outil, destiné aux techniciens et conseillers agricoles, s'appuie sur l'expérience de terrain de Nitidæ pour offrir un itinéraire technique précis visant à restaurer durablement la productivité des plantations. Ce guide est structuré pour accompagner le renouvellement d'une cacaoyère étape par étape, depuis l'évaluation initiale jusqu'à l'obtention de résultats probants.
Définitions et Approche collaborative
Le guide commence par la définition de concepts clés pour une application correcte des techniques :
Réhabilitation
Remise en état d’un verger dégradé en conservant les cacaoyers existants (via recépage, tailles sanitaires, fertilisation, etc)
Replantation
Renouvellement total ou partiel de la parcelle avec un remplacement par de jeunes plants.
Approche participative
Le technicien guide le producteur, qui reste le seul décisionnaire, dans le choix de l'itinéraire technique adapté à ses contraintes.
Itinéraire Technique
Cette section du guide présente l'itinéraire technique en plusieurs étapes pratiques, dont les coupes et recépages qui doivent être effectuées avant l’apparition des cherelles ou des fleurs, généralement entre les mois de mars et avril. Les étapes clés sont les suivantes :
1.Diagnostic Parcellaire et Marquage
Evaluer l'état du verger (âge, densité, maladies) et identifier les cacaoyers à conserver et ceux à recéper ou à remplacer (ceux dont l'houppier ou le tronc est dégradé et non productif).
2.Coupe et Recépage des cacaoyers marqués
Couper le tronc non productif, appliquer une pâte cicatrisante, et sélectionner le gourmand (rejet) le plus vigoureux pour qu'il prenne le relais de la production future.
3.Taille d’entretien et Sanitaire
Supprimer les gourmands, les branches malades/improductives, les cabosses noires et les épiphytes. Cela favorise la circulation de l'air, réduit les maladies et concentre l'énergie de l'arbre sur la production.

4.Replantation sous verger
Mettre en place de jeunes plants issus de pépinières dans les espaces vides pour atteindre la densité recommandée (1 333 cacaoyers/ha). L'installation d'ombrage notamment des bananiers, est essentielle pour protéger les jeunes plants.
5.Fertilisation
Mettre à la disposition du cacaoyer les nutriments nécessaires à sa croissance et à son développement par l'application d'engrais (organiques ou minéraux).
Coûts et Résultats
Le guide fournit une analyse détaillée des coûts de réhabilitation et de replantation soulignant la nécessité d'un investissement initial en intrants et en main-d’œuvre pour garantir le succès à long terme.
Les résultats observés confirment la rentabilité de l'approche :
Rendement : l'augmentation du nombre de cabosses produites varie de 37,5 % à 283,3 % par rapport aux parcelles non réhabilitées.
Qualité : La pratique tend à améliorer le grainage (fèves plus grosses) et entraîne une réduction notable des attaques parasitaires.
Nitidæ encourage vivement les coopératives et les partenaires techniques/financiers à soutenir ces initiatives, notamment en favorisant la mise en place de « groupes de réhabilitation » formés et rémunérés, afin d'assurer une main-d’œuvre qualifiée et disponible pour les producteurs.
Une capsule vidéo « Réhabiliter les anciennes cacaoyères : comment faire du neuf avec du vieux » a également été réalisée et est disponible ici sur : youtube
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