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Actualité - 20 juil. 2021

Le sésame au Burkina Faso : entre réussite, amélioration et futur de la filière

Ce vendredi 16 juillet s’est tenu un webinaire sur l’état des lieux et les perspectives entrevues pour la filière du sésame au Burkina Faso

Introduit par un discours du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat du Burkina Faso lu par son chef de projet, le webinaire a évoqué à travers diverses interventions plusieurs thématiques reliées à la filière. Premier pays d'Afrique de l'Ouest exportateur de sésame avec 160 780 tonnes exportées en 2020, plus de 80% des burkinabè travaillent dans le domaine agricole, ce qui confère à la filière une place de choix dans la stratégie politique de développement du pays et souligne également l'importance du projet SESAME.

Genèse du projet

Lancé en 2016, le projet SESAME (Sesame Exporting Marketing) financé par l'USDA a été mis en œuvre par l'ONG américaine LWR en partenariat avec Nitidæ qui a également bénéficié de l'appui institutionnel de l'Etat Burkinabè. D'un budget total de 28 millions d'euros sur 5 ans, le projet est intervenu principalement dans 4 régions : l'Est, la Boucle du Mouhoune, les Hauts-Bassins et les Cascades. Il avait ainsi pour mission d’agir au niveau local pour :

  • Améliorer la production de la filière de sésame
  • Développer les infrastructures du pays
  • Former tous les acteurs via des formations et des campagnes de sensibilisations afin d’obtenir un sésame de bonne qualité
  • Aider à la création de coopératives agricoles auto-suffisantes

Parallèlement, le gouvernant a également agit avec un plan national de développement économique et social afin de « dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois » avec une diversification des méthodes d’exportations et de participations aux échanges (le SNE en 2014) car la filière possède l’une des opportunité les plus importante dans le pays pour s’insérer dans le commerce international. De plus, afin d'accroître leur compétitivité sur les différents marchés, l’arrêté de 2016 et les réformes de 2017 et 2019 vont permettre via une analyse sanitaire et une qualité phytosanitaire exigée avant la délivrance d’exportation du sésame de suivre un cahier des charges élaboré et un contrôle accru par la Répression des Fraudes. Avec une demande internationale toujours plus croissante, notamment celle de la Chine qui représente plus de 50% du sésame exporté depuis le rétablissement des échanges diplomatiques, le Burkina Faso se doit d’y répondre afin d'étendre son marché. Pour ce faire, la pureté du produit doit être d’au minimum 99,9% pour les pays asiatiques (Chine, Japon, Corée du Sud) et de 99% pour des pays comme la Turquie ou encore l’UE.

Les avantages de la filière

  • Amélioration de l’accès au financement avec la création de la Banque Agricole du Faso
  • Création de nouvelles coopératives : 45 en 2018 puis 77 en 2019 et enfin 178 en 2021
    A ce jour, les coopératives crées sont capables de négocier, faire un contrôle de qualité, estimer le besoin à naître, celui de financement, déterminer leur fonctionnement, mobiliser les taches auprès des membres, suivre et faire évoluer le mécanisme des emprunts, négocier les options de paiements et également effectuer les signatures de contrats.
  • Aujourd’hui le sésame est propre à 98%
  • 149 245 557 dollars de gains depuis le début du projet
  • Les collaborations entre tous les acteurs de la filière ont été primordiales dans le projet
    Elles ont permis de passer à 143 420 t de sésame exportées en 2018 à 160 780 t en 2020.

Les perspectives du sésame

Néanmoins, après cinq années de travail acharné le bilan parle de lui-même. Le pays ne consomme que très peu ce qu’il produit et le défi de demain serait d’éduquer ses habitants à consommer plus afin de créer un développement économique considérable (création d’usine d’huile par exemple, dont le nombre reste aujourd'hui très faible). De plus, la traçabilité du produit passant de producteurs à transporteurs reste encore à améliorer. Finalement, les perspectives de croissance de la filière dépendront de sa capacité à répondre aux exigences sanitaires des pays importateurs de plus en plus strictes et également de son organisation, de sa production et de son accès au financement.