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Actualité - 20 nov. 2019

Modélisation de la distribution des espèces de lémuriens et impact climatique

Le changement climatique devrait diminuer l’habitat des lémuriens de plus de 60%...

Mis en œuvre par divers partenaires de la conservation à Madagasacar sous la houlette du CIRAD, le projet Bioscene Mada vient de s'achever et avait pour objectif de produire des scénarios d’évolution de la biodiversité à Madagascar sous les effets conjoints du changement climatique et de la déforestation. Ce travail devait initialement être réalisé sur l’ensemble des espèces présentes à Madagascar mais pour des raisons de compromis entre la disponibilité des données et le travail de recherche, il s’est concentré sur l’analyse des aires de distribution du groupe des lémuriens.

Les résultats montrent que le changement climatique devrait diminuer l’habitat des lémuriens de plus de 60% en moyenne. En comparaison, la déforestation seule contribuerait à une diminution de 50%. Ces résultats signifient que si les lémuriens sont incapables de tolérer/s’adapter au changement climatique, alors ce dernier sera plus néfaste pour eux que la déforestation. Par conséquence, il semble important de conserver en priorité les sites les plus climatiquement stables. Nous avons donc identifié ces zones de refuges climatiques et produit une carte à l’échelle de Madagascar. Ces résultats ont été également analysés au regard du réseau d’aires protégées actuel. Il apparait ainsi que plus de 55% des refuges climatiques sont à l’extérieur du réseau d’aires. Cela souligne la nécessité de développer davantage le réseau actuel. De plus, 75% de ces refuges sont menacés par la déforestation.

Ces résultats ont été compilés sous forme d’Atlas de Biodiversité réalisé avec le package SpeciAtlas développé dans le cadre de ce projet. Trois autres groupes taxonomiques ont été analysés et ont été ajouté à l’atlas disponible ici: http://etclab.org/atlas/

Les résultats de ce travail sur les lémuriens sont par conséquents facilement transférables à d’autres groupes taxonomiques ainsi qu’à d’autres régions du monde et permettent de contribuer aux prises de décision pour le maintien de la biodiversité (hot spot actuels et futurs, localisation et plan de gestion des aires protégées).